EXPOSITION

En 2017, j’ai dû faire face à plusieurs tragédies personnelles qui m’ont plongée dans un profond état de choc. Avec ma vie en lambeaux, j’ai cherché des moyens de sortir du marasme dans lequel je me trouvais. Cela a commencé par des promenades quotidiennes, au cours desquelles j’observais lentement le monde autour de moi, remarquant des détails souvent négligés : les textures, les ombres et les petits éléments qui façonnent nos paysages urbains. Ayant toujours été passionnée par la photographie, tant sur le plan personnel que professionnel, j’ai naturellement commencé à utiliser mon iPhone pour immortaliser ces observations, créant ainsi un journal visuel.

Au fil du temps, ces balades m’ont transformée, m’apportant sérénité, équilibre et bien-être physique. J’étais particulièrement attirée par la lumière matinale et celle des fins d’après-midi. Ces explorations urbaines ont rythmé mes journées ; je me réveillais avec l’envie de découvrir les délices visuels qui m’attendaient dans les rues paisibles et les ruelles oubliées.

Je découvre encore sans cesse des recoins secrets dans notre paysage urbain, où l’insaisissable et l’ordinaire s’entrelacent et se courtisent. Ce parcours me révèle non seulement les dimensions cachées de notre environnement, mais approfondit également ma propre découverte de soi, à travers l’interprétation des silhouettes et des formes enfouies dans un monde mystérieux, qui, telles des poèmes visuels, offrent de nouvelles perspectives sur absolument tout.

Les heures passées à marcher et à capturer des images de la nature urbaine me redonnent goût à la vie. Ces échappées sont devenues une part essentielle de ma routine, et rares sont les jours où je ne parcours pas plusieurs kilomètres. Quand des pensées sombres s’infiltrent, une longue marche me permet de retrouver mon équilibre, m’offrant de nouvelles façons d’aborder les défis de la vie.

Ces promenades nourrissent ma créativité dans un espace libéré des interruptions constantes de la vie moderne. Je suis particulièrement attirée par les îlots de verdure qui survivent et prospèrent au milieu du béton. Leur résilience fait écho à mes propres luttes, m’apprenant que, tout comme la nature, la vie peut se frayer un chemin même dans les conditions les plus difficiles. Dans ces plantes, qui émergent des fissures du trottoir ou s’accrochent aux bords des bâtiments, je vois mon parcours se refléter. Leur capacité à s’épanouir malgré l’adversité est une métaphore de mon processus de guérison, montrant que la résilience ne se limite pas à la survie, mais inclut aussi la découverte de la beauté et de la force dans les endroits les plus inattendus.

Cette exposition est un hommage visuel à la résilience de la nature urbaine et aux leçons qu’elle nous enseigne. Je vous invite à un voyage où mes images interrogent notre relation avec le paysage urbain, tout en soulevant des questions et en offrant à la fois humour et émotion. Cette première exposition se concentre sur deux villes : Montréal, au Canada, et Mérida, au Mexique, où je continue de faire des centaines de marches visuelles méditatives.